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Bernard Long

Bernard Long, médecin homéopathe, publie plusieurs textes sur l’homéopathie et les symboles.

 

Ses recherches s’appuient également sur les travaux de C.G. Jung.

Zincum metallicum un sujet galvanisé

Le sujet Zincum compense sa sensation d’impuissance en se protégeant dans une sorte d’armure galvanisée, à la recherche d’une vigueur virile somatique et psychique. Ce faisant il supprime les éruptions, les écoulements, les émotions.

Licence CC BY 2.0 James St. John

Le zinc

C’est un métal blanc-bleuâtre. On le trouve dans des minéraux : la sphalérite ou blende (sulfure de zinc), la smithsonite (carbonate de zinc) et la calamine (silicate).

Le zinc est stable à l’air sec mais il se couvre d’une couche imperméable d’hydrocarbonate à l’exposition à l’air humide qui préserve de toute altération le reste du métal.

Le zinc tirerait son nom de l’aspect de fourche, Zink en allemand, des morceaux retirés du fourneau.

Il est utilisé pour la couverture des toits, pour faire des gouttières, des bassins, des baignoires, pour galvaniser les fers, etc.

Il est administré sous forme d’oligo-élément pour pallier des déficits d’apport, de mauvaise absorption ou d’hyper catabolisme.

Il est employé également en pharmacie et utilisé en dermatologie.

Zincum metallicum homéopathique

On trouve la pathogénésie de zincum metallicum dans le «  Maladies chroniques  » de Hahnemann  :

« On broie un peu de zinc métallique pur sous l’eau distillée, dans une capsule en porcelaine, et l’on fait sécher sur du papier joseph la poudre grise qui tombe au fond du vase. Cette poudre est ensuite dynamisée à la manière de toutes les substances sèches ». (traduction Jourdan)

Zincum est un sujet nerveux, hypersensible, dont les fonctions ou les excrétions sont ralenties ou supprimées. Il dort mal du fait d’une hyperactivité mentale  ; il sursaute la nuit, hurle au réveil avec une agitation des pieds qui est très caractéristique du remède.

Les jambes sont lourdes, les veines sont douloureuses. Il peut présenter un lumbago, aggravé assis, au repos, avec des douleurs brûlantes, une impatience dans les jambes, pire après avoir bu du vin.

Lors des fièvres éruptives, rougeole, rubéole, roséole, l’éruption ne sort pas ou rétrocède ce qui entraine une tendance convulsive.

Chez la femme le syndrome prémenstruel est amélioré dès que l’écoulement menstruel commence. On peut trouver aux yeux des orgelets, des chalazions.

L’esprit est souvent lent, fatigué, avec des troubles de la mémoire. Il répète les questions avant d’y répondre.

La symbolique de zincum

L’armure qui galvanise

Le zinc est utilisé communément pour les toitures, pour les comptoirs de bistrots, pour galvaniser le fer et l’acier, pour les cercueils, dans les peintures, les encres, l’industrie. C’est un protecteur.

Zincum a fondamentalement des faiblesses, d’ailleurs c’est un des principaux remèdes du tendon d’Achille. Il compense son impuissance sur une mode de « blindage » d’armure, de recherche de puissance virile et psychique. Ce faisant il va supprimer, les éruptions, les écoulements, les émotions.

Il va vivre sur un mode suppressif et défensif qui, certes, lui permet d’évoluer positivement dans le monde, mais qui l’isole et peut avoir une influence délétère.

La persona

À propos d’armure, on peut évoquer l’histoire de Perceval et du Chevalier Rouge. Perceval a tué le Chevalier dont il veut revêtir l’armure par-dessus son habit gallois. Emma Jung et M.L. von Franz écrivent que l’armure du vaincu correspond à la persona. La persona forme une façade et est généralement construite pour faciliter l’adaptation sociale de l’individu.

La vie en société est impossible sans le respect de certaines formes, de règles. Elle offre aussi, comme tout vêtement, une protection contre le monde, sans laquelle l’homme serait trop vulnérable. L’armure protège, rend invulnérable mais elle ne permet plus l’accès à sa propre nature qui demeure cachée, comme l’habit gallois de Perceval.

On peut affirmer que dans l’ensemble zincum ressemble au jeune Perceval. Il veut donner le change et revêtir une cuirasse, un habit imperméable, sous lequel il se sent mieux bardé physiquement et psychiquement. Le voici plus stable, plus vigoureux et même plus brillant. Il est « chevalier ».

Ce faisant, sous un aspect urbain, il ne se livre pas volontiers. C’est un introverti qui fait tout pour s’adapter à l’environnement.

Il ne laisse plus rien sortir ni rentrer et un de ses maitres mots est suppression : suppression d’émotion, d’éruption, suppression des règles, suppression de désir sexuel, etc.

Recherche du sentiment de sécurité

Il y a recherche du sentiment de sécurité pour échapper au sentiment d’infériorité fondamental de l’individu par une compensation à la recherche de la puissance. Bien entendu le but de la thérapeutique sera de montrer la relativité de l’impuissance et donc que cette recherche effrénée de la puissance est illusoire.

Il y a vraisemblablement chez zincum une peur de la castration, ce qui s’exprime fort bien avec les troubles sexuels masculins, mais ce n’est pas la recherche de sa place ou de la place du père, de son conseil avisé, ou de la loi mais plus de sa puissance, (dans le sens d’éviter l’impuissance) au sens de Alfred Adler.

L’apport symbolique de Jung

Cette crainte de l’effondrement de la libido est soulignée par un rêve. Le sujet zincum rêve de chevaux qu’il chevauche et se transforment en chiens. Le cheval peut symboliser la libido.

« Le récit nous apprend que Chiwantopel a été complètement écarté ; en premier lieu le serpent le tue ; de même son cheval, la force vitale animale en lui, est anéanti et finalement son corps est englouti par une éruption volcanique. »
C.G. Jung – Métamorphoses de l’âme et ses symboles – Page 651

Ce cheval chevauché se transforme en chien, c’est-à-dire qu’il subit une régression témoin d’une hantise de perdre l’énergie libidinale.

Zincum a des problèmes génitaux. Les garçons et les filles ont tendance à se «  tripoter  » (parfois pendant la toux  !). Les sujets peuvent avoir une libido très exacerbée. Les hommes ont parfois des difficultés à éjaculer (la puissance génésique).

La recherche de vigueur et d’invulnérabilité se retrouve au niveau du tendon d’Achille, volontiers inflammatoire et douloureux. N’est-ce pas là la faille d’Achille dont le talon le trahit ? Parlant de Perceval, d’Achille, on évoque les héros (de même que Siegfried) qui se comportent comme des êtres invincibles, mais qui peuvent avoir un point faible.

D’après Jung ces héros combattent un ennemi diabolique ou négatif, un dragon, un serpent :

« Le dragon ou serpent représente l’inconscient du premier commencement, car cet animal aime, comme le disent les alchimistes, à se tenir « in cavernis et tenebrosis locis. »
C.G. Jung – Les racines de la conscience – page 201 

Combattant cet ennemi intérieur (et extérieur), les Zincum vont compenser par une attitude active et parfois un intellect brillant. Mais ils auront toutefois encore la crainte d’échouer, ce qui se rencontre fréquemment chez les étudiants lors des examens.

Zincum se sent jugé, persécuté, il fuit

Zincum est culpabilisé. Il a l’impression d’avoir commis un crime, il peut même avoir l’impression qu’il va être arrêté, qu’il est poursuivi par la police. Il rêve de cadavres, de contrariété, d’être étranglé. Il est angoissé à l’idée de voleurs ou d’horribles créatures. 

Zincum se réveille souvent pendant la nuit, avec des rêves anxieux d’eau et de noyade. Il peut aussi rêver d’être mordu. On trouve dans l’encyclopédie de Hering  :

«  Grande peur, comme s’il était persécuté par des hommes ou par le démon, à cause de crimes qu’il n’a jamais commis ; il a peur d’être emprisonné ou empoisonné ou abattu ou enterré vivant, avec beaucoup d’énervement…

Une femme en période de ménopause souffrait d’illusions occasionnées par le chagrin et la colère ; elle se croyait appelée devant la cour à cause de ses mauvaises actions ; la nuit elle ne pouvait pas dormir et pendant le jour le sommeil était léger et non réparateur ; elle croyait que le diable la poursuivait…  ».

Ce faisant, zincum est pris d’une faiblesse, de tremblements, de contractions musculaires, de frémissements dans les membres, puis d’une agitation caractéristique des membres inférieurs (variqueux) , ses pieds n’arrêtent pas de s’agiter, comme s’il devait fuir devant quelque danger.

Il est vrai que ce sujet, plutôt cuirassé, devient mobile devant un ennemi qui le poursuit. En fait ce démon est intérieur. Zincum se sent jugé, persécuté.

Son auto appréciation est telle qu’il fait le rêve dégoûtant d’être barbouillé avec des excréments humains.  Il a beaucoup à éliminer, cependant sa tendance naturelle à supprimer ne l’aide pas.

On sent bien qu’il aimerait se débarrasser d’un poids tapi dans les profondeurs, d’ailleurs il fait aussi (je l’ai constaté) le rêve d’aller aux toilettes, ce qui n’est plus une suppression mais une issue cathartique favorable.

 La loi et la fonction paternelle

Zincum a l’impression dans sa paranoïa d’être poursuivi par a police qui va l’arrêter. il se sent « fliqué ». Il y a chez lui une conscience aigüe de l’autorité, d’une fonction masculine forte, retrouvée soit, évidemment, chez le père, soit chez la mère, porteuse d’un animus robuste.

Il ne faut pas déroger à la loi, la parole du père est importante. On retrouve cette caractéristique lorsque le sujet est soucieux de la hiérarchie, avec l’admiration envers un être digne d’exemple à ses yeux, professeur, chef, parent, héros, directeur de conscience.

Ce respect pour l’autorité et la hiérarchie peut en faire un être assez rigide, capable lui-même de domination, pour accéder à la puissance du chef. Mais ce n’est pas tant le despotisme qui est recherché que les qualités physiques et psychiques du héros.

Zincum s’enferme dans un modèle héroïque ou mutique, de victime éternellement brimée. Il est le sujet qui fera ce que papa était capable de faire ou qui suivra le sillon d’un proche qu’il a beaucoup admiré. En fait il a besoin de l’expression, de l’échange, mais son extraversion est feinte et son introversion est mal supportée.

Il peut paraître extrêmement sociable, voire même volubile, mais en réalité il laisse transparaître peu de choses de lui-même.

La communication avec l’extérieur perturbée

Zincum se protège, ce qui est parfois un avantage, mais cela comporte aussi des inconvénients. La communication avec l’extérieur s’en trouve perturbée.

Il se protège des autres, de l’autre, du bruit auquel il est très sensible. Il supprime tout ce qui pourrait le gêner : émotions, éruptions, écoulements, ce qui a parfois des répercussions fâcheuses.

La notion homéopathique de suppression est fondamentale. Elle considère qu’une manifestation périphérique supprimée peut déclencher une maladie interne, plus grave.

Le thérapeute « moderne » peut supprimer toutes les manifestations cutanées qu’il désire et partir satisfait de son efficacité, même si le patient souffre ensuite de troubles internes ou de manifestations psychiques graves, ce dont il n’aura pas conscience puisque tout est possible en médecine mécanique.

Si la suppression est indispensable, il faut la surveiller avec soin. Zincum ne supporte pas le vin, en particulier acide. Le vin dionysiaque va à l’encontre de la tendance suppressive, d’autocensure du remède. Il favorise la perméabilité, d’où la réticence à son utilisation. Ne relâche-t-il pas le self-control et ne rend-il pas perméable la barrière protectrice dont il s’est pourvu pour se défendre de l’autre  ?

Zincum a une compensation sthénique, physique et intellectuelle. Petit à petit son isolement en fait un être qui a une répugnance à travailler qui peut aller jusqu’à la phobie, avec une difficulté à saisir les idées et à coordonner les pensées. Il ne comprend plus rien, il tourmente tout le monde avec ses malheurs, il répète de façon monotone et chantante des mots et des phrases, il répond lentement, il perd la mémoire, il somnole, il est prostré.

En conclusion cette attitude défensive barricade le sujet Zincum. Elle lui permet de résister aux assauts de l’environnement mais l’isole et affecte profondément son vécu.

 

Important : il est possible que l’un des remèdes décrits sur ce site vous convienne, mais on ne peut l’affirmer sans un interrogatoire et un examen sérieux effectués par un médecin homéopathe. Le site est fait pour faire connaître l’homéopathie, en aucun cas il ne peut se substituer à un thérapeute. Le docteur Bernard Long n’assure plus de consultations.

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Bernard Long

Bernard Long, médecin homéopathe, publie plusieurs textes sur l’homéopathie et les symboles.

Ses recherches s’appuient également sur les travaux de C.G. Jung.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages.

Bernard Long

Médecin homéopathe, j’ai entrevu des ponts très évidents entre le monde jungien et l’homéopathie.
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