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Jung et la symbolique de la violence en alchimie

Que pensait Jung de la violence que l’on trouve dans les textes des anciens alchimistes de la fin du Moyen Âge ?

Les alchimistes et la passion du Christ

Les alchimistes du Moyen Âge, dont la symbolique a passionné Jung, se voulaient très chrétiens.

Le Christ s’étant offert en sacrifice dans de grandes souffrances sa passion devait être reproduite en vue de la transmutation de la matière et de l’esprit. Jung le montre dans son étude sur le côté alchimique du sacrifice de la messe.

L’acte rédempteur se répète sans cesse y compris dans la matière qui subit des « supplices ».

Les grands tourments dans la littérature alchimique

Pour les alchimistes chrétiens, la frontière entre matière et psyché n’était pas nette. Cela explique leur symbolique du supplice assez ambigüe. Il pouvait s’agir du supplice de métaux à améliorer, de tourments infligés à une substance qu’ils appelaient la « matière mystérieuse » ou de supplices que subissaient les opérateurs eux-mêmes. Démembrements, écorchements, supplice du feu, des peines infernales étaient infligées.

Tant que l’on a pas atteint le dernier stade de l’Œuvre les thèmes de la torture et de la mort, suivis par celui de la renaissance, sont omniprésents dans la littérature alchimique « chrétienne ».

Les supplices dans les rêves et visions de Zozime

Jung remonte dans le temps en retranscrivant et commentant les horribles rêves et visions alchimiques de Zozime de Panopolis, un alchimiste et gnostique renommé du IIe siècle.

Voici un aperçu des tourments subis :

« Car quelqu’un est venu de bon matin en toute hâte et il m’a démembré en suivant la composition de l’harmonie. Et il a arraché la peau de ma tête à l’aide du glaive qu’il tenait avec force, et il a joint ensemble mes os et ma chair et les a brûlés au feu suivant l’art, jusqu’à ce que j’ai appris comment mon corps se transformait et comment je devenais esprit. » Les Racines de la conscience, p. 158

Les terribles risques de la conjonction du masculin et du féminin

Au moment de la conjonction des contraires, masculins et féminins, on assiste souvent au meurtre du Roi, lequel va être tué de multiples façons plus ou moins horribles. Il est, entre autres, assommé, empoisonné ou dévoré par un loup.

Cette conjonction peut conduire à une dissolution complète des éléments l’un dans l’autre. Jung illustre ce thème de la dissolution par l’histoire de Beya et de Gabricus. Ils étaient frère et sœur ce qui, pour la symbolique alchimique, représente une conjonction très favorable :

« Alors Beya monte sur Gabricus et elle l’enferme dans son sein, au point que l’on ne peut absolument rien voir de lui. Et elle embrassa Gabricus avec un si grand amour qu’elle l’absorba complètement dans sa propre nature et qu’elle le divisa en parties indivisibles. » Psychologie et alchimie, p. 461

Pourquoi tant de violence ?

Il y a une grande violence dans les textes alchimiques. On peut proposer comme explication le fait que les alchimistes eux-mêmes étaient tourmentés dans leur corps et leur esprit. Brûlures, vapeurs nocives, insomnies, angoisse de l’échec, tel était leur lot et les écrits en sont le reflet.

Ariane Callot, juin 2023

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