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Cahiers Jungiens de Psychanalyse no 153 – Juin 2021

Intimités, est le titre du numéro des  Cahiers Jungiens de Psychanalyse (253/juin 2021). Dans ce numéro, intimité et intériorité se déclinent au pluriel. Notions récentes et complexes qui se développent avec l’individualisation des hommes et des femmes, ancrées dans les dynamiques historiques, sociales et individuelles.

Ce numéro mêle élaborations théoriques et poétiques comme une danse semée de respirations qui tenterait de s’approcher d’un centre mystérieux où se déploient introversions heureuses et intimités saccagées.

Achat ou abonnement sur le site des Cahiers Jungiens de Psychanalyse

24,6 cm x 17 cm x 1,6 cm – 166 pages

C’est l’art du psychanalyste d’écouter la tension des opposés dans ces lieux intimes et secrets, sans les déflorer tout en préservant l’espace intérieur. C’est l’art des artistes de les mettre en mots, en musiques et en lumière. L’intime, proche de l’entièreté dynamique du soi, lui, se cherche et s’explore sans s’y confondre.

Contenu du numéro Intimités 

Éditorial
Véronique Beldent, Sophie Braun, Ève Pilyser

L’intimité et les cambrioleurs
Maria de Oliveira

De l’antiquité à nos jours, la notion d’intimité n’a cessé d’évoluer vers plus d’intériorité. La question de savoir ce qui fonde l’espace intime, tant au niveau de ses différents concepts que de ses inscriptions multiples dans nos « maisons » à la fois extérieures et intérieures, s’inscrit dans un questionnement plus général du rapport entre soi et les autres et entre soi et soi.

Que se passe-t-il si l’espace intime de l’individu est inexistant ou dévasté, voire cambriolé ?

Quelles  sont les voies particulières d’explorations possibles pour créer du lien ?

Ces questions résonnent d’autant plus fortement dans une société devenue numérique, de plus en plus distanciée, où les corps s’absentent derrière des écrans. La notion d’intimité et de partage entre le dedans et le dehors devient de plus en plus floue. La fonction et la pratique clinique du thérapeute se trouvent ainsi interrogées et à réaffirmer.

Intimus – Quelques fragments
Christiane Veschambre

Introversions – Thème et Variations
Véronique Beldent

Les expériences d’introversion sont plurielles. Parfois régressives, parfois compensation de l’unilatéralité de l’extraversion et indifférenciées, quelquefois heureuses, elles ne sont aucunement synonymes de repli sur soi ou d’enfermement.

Elles conduisent à la mise en place d’un rythme dans l’opposition introversion-extra-version qui seule permet l’émergence d’une fonction créatrice, fantaisie créatrice, fonction transcendante.

L’imagination poétique ou créatrice, par ses possibilités de mise en résonance en est une forme singulière.

Une Chambre à soi
Christiane Fonseca

« La chambre à soi » de Virginia Woolf est un essai qui démontre pourquoi les femmes, à quelques exceptions près, ont été longtemps exclues de la création littéraire : le manque d’argent, le manque d’une chambre à soi, le manque de reconnaissance dans une société patriarcale ont constitué de terribles obstacles.

Virginia Woolf suggère aux femmes de gagner de l’argent et d’avoir une chambre à soi pour pouvoir devenir androgynes psychiquement, autrement dit, unir à l’intérieur d’elles-mêmes le féminin et le masculin. L’accès à la liberté intellectuelle et la libération de la plainte leur permettra d’abandonner l’expression personnelle, d’accéder à l’écriture poétique et d’avoir leur place dans l’histoire de la littérature.

L’intime dans la relation transférentielle : quels mots pour le dire ?
Laurence Druet

Je développe dans ce texte l’idée que toute personne crée de manière très personnelle et unique un récit subjectivé, une fiction intime de son vécu.

Le travail en analyse consisterait donc en une rencontre avec un récit non pas linéaire, ni chronologique de l’histoire du sujet mais avec une intrigue, et ses soubassements souterrains.

Aussi, je souligne l’importance du silence en séance, du temps nécessaire pour que les mots justes se posent ; du nid transférentiel indispensable, en résonance avec le nid originel, pour permettre au (à la) patient(e) une rencontre intime avec lui (elle)-même, vers une éventuelle transformation.

Bir Başkadir ou la naissance d’un espace intime
Reine-Marie Halbout

La série turque Bir Baçkadir nous propose de découvrir une ronde de personnages tous reliés à une jeune femme musulmane pratiquante, Meryem, qui s’engage dans une thérapie.

Dès le début de sa rencontre avec Péri, sa thérapeute, s’engage un mouvement de transformation profond pour elle, avec l’émergence d’un espace intime, et pour celles et ceux qui l’entourent.

En Thérapie, enquête existentielle
Laurence Lacour

La série « En Thérapie » met en scène une représentation réussie de l’intimité co-créée entre patient et analyste.

En Thérapie : une fiction, évidemment, mais tellement vraie
François Martin-Vallas

Une lecture de la position du psychanalyste dans la série télévisée « En Thérapie »

Péril en la demeure – Le sujet phobique en confinement…
Françoise Bruley

À partir de l’approche de la psychanalyste Irène Diamantis de la phobie, l’auteure explore ce qu’il en est du sujet phobique en confinement. La phobie serait, quel que soit l’objet phobogène, du côté de l’effondrement du sujet.

Alors que le sujet se construit en se séparant de sa mère, la phobie le ramène à un état fusionnel, incestuel, hors du temps, envahi de suppositions où tout devient possible et qui lui interdit de penser. L’expression « péril en la demeure » témoigne du danger qui guette le sujet phobique s’il ne se met pas en mouvement vers son autonomie.

S’inspirant de l’archétype Cronos et de son enfermement dans le Tartare, l’auteure revisite le confinement actuel et l’impact qu’il peut avoir sur certains sujets phobiques.

Ce qui semblait mièvre – mis au rancard. Sans intérêt ?
Dominique Guilbault

Déambulation en cette période de confinement, en l’absence cruelle de la présence charnelle des patients, à la lecture de L’Amour peintre. L’imagerie érotique en France au XVIIIe siècle, de Guillaume Faroult.

Le système carcéral français, allégorie de nos enfermements
Sylvain Lhuissier

La prison en tant qu’institution est mal connue. Pourtant, elle constitue à l’échelle sociale un étonnant miroir de nos psychismes individuels.

En tant que projection de nombre de nos représentations sur l’enfermement, elle parle de notre rapport à la violence et au mal, à la fois dans la société et dans chaque psyché. Pour s’en rendre compte, il faut faire émerger les représentations et fantasmes, les actualiser à la lumière de la réalité du système carcéral.

La détention est une expérience qui marque les détenus dans leur chair et dans leur psychisme. Au-delà d’une simple peine de détention, elle viole leur intimité, elle attaque leur autonomie et leur singularité. Pour quel profit pratiquons-nous cette violence institutionnelle ?

Cet article questionne deux niveaux : comment les peurs et le rapport à la violence et à l’enfermement figent des fonctionnements collectifs et comment ces objets collectifs formatent nos structurations psychiques individuelles et notamment l’enfermement de nos zones d’ombre. Comment nous en libérer ?

Des réfugiés intérieurs
Sophie Braun

Sous des dénominations différentes, comme phobie sociale, phobie scolaire, burn-out ou fatigue chronique, un phénomène s’amplifie : le repli sur soi. Entre social et intime, cette perte du sens de la relation révèle de profondes fragilités dans la construction psychique des plus sensibles.

Leur moi, dominé par le narcissisme et la toute-puissance ne permet pas l’expression du soi. L’accès au symbolique et à la créativité ne peut se déployer et l’isolement devient le seul recours contre les angoisses massives.

À l’ombre d’Éros – Émotion et sexuation psychique
Giovanna Galdo

Comment entendre les mots « masculin » et « féminin » et les qualités qu’on leur attribue ? Comment entendre leur radicale mise en discussion, à l’œuvre depuis quelques décennies ? Traditionnellement on associe à ces deux mots les concepts jungiens d’anima et d’animus.

Toutefois deux autres concepts issus également de la théorie jungienne, à savoir l’éros et le logos, et plus précisément le très ancien et profond clivage qui a été acté entre eux, peuvent être fort utiles dans la tentative de comprendre et d’expliquer les importantes modifications que connaît aujourd’hui l’articulation du « masculin » et du « féminin » tant au niveau individuel que collectif.

Bloc-notes
Olivier Cametz

Revue des revues
Ève Pilyser

Juillet 2021

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Présentation des numéros suivants des Cahiers Jungiens de Psychanalyse sur le site EFJ :

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