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Ariane Callot

Ariaga
Ariane Callot est docteur en philosophie. Elle a soutenu en 2000 une thèse orientée sur Jung.

Sous le pseudo d’Ariaga elle est l’auteur du blog Extraits du Laboratoire d’Ariaga.

Sur le présent site elle publie des textes repris de sa thèse, des écrits sur Jung et des poésies.

La Conscience : contenus et frontières

Jung s’émerveille devant la lente et difficile émergence de la conscience et du sentiment d’identité et donne, dans Aïon, une description du moi.

Les efforts de l’humanité tendent à la consolidation de la conscience

Le fait que la Conscience humaine ait émergé d’un état originel d’inconscience est pour Jung une source d’émerveillement. Il écrit dans Les Racines de la conscience (p. 36) :

« Tous les efforts de l’humanité tendent à la consolidation de la conscience. C’est à cela que servaient les rites, les « représentations collectives », les dogmes ; c’étaient des digues et des murailles élevées contre les dangers de l’inconscient. »

L’homme n’est devenu conscient que graduellement et l’émergence hors de l’indifférencié est récente. L’évolution est loin d’être achevée et il écrit dans L’homme à la recherche de son âme (p.73) :“

« Notre conscience contemporaine n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire « je ». »

Jung délimite la conscience par la frontière de l’inconnu

Le champ de la conscience est théoriquement sans limites car il peut sans cesse s’élargir par l’acquisition de nouveaux éléments issus de l’inépuisable réservoir que représente l’inconscient.

Pratiquement, toutefois, Jung délimite la conscience par la frontière de l’inconnu, domaine du ni senti, ni RE présenté, ni pensé, bref de tout ce que l’on ne sait pas.

Il distingue aussi toute une gamme d’intensités de la conscience qui fait qu’il n’y a pas de conscience pure et simple :

“Entre ce que “je fais” et “j’ai conscience de ce que je fais” il n’y a pas seulement un abîme, mais parfois une opposition marquée.” (Les Racines de la conscience, p. 504.).

Nous ne pouvons pas concevoir la totalité de notre conscience

On se trouve dans une situation paradoxale : un vrai conscient et un conscient dominé par l’inconscience cohabitent.

Une dualité au sein de la conscience est tout à fait compréhensible pour Jung, puisqu’il n’y a pas de contenu conscient dont on puisse dire avec certitude qu’on en a une conscience totale. Il faudrait pour cela une totalité de conscience impensable, et celle-ci présupposerait une plénitude ou une perfection de l’esprit humain qu’on ne peut se représenter davantage.

Plus simplement, notre esprit n’est pas équipé pour concevoir la totalité de notre conscience.

S’il est difficile de délimiter le champ de la conscience, on peut regarder ses contenus, déterminer son centre, le Moi, et distinguer comme repère au niveau le plus visible la “persona”. L’ombre du Moi est déjà plus souterraine.

La persona est le costume du Moi

La persona est ainsi dénommée par Jung parce que, dans l’antiquité, le terme persona désignait le masque que portait le comédien. Ce masque indiquait quel personnage il incarnait. Il relève de notre notion de représentation au sens théâtral et relationnel.

La persona se présente comme le costume du Moi, une enveloppe extérieure qui est chargée de faciliter l’adaptation à la société. Grâce à elle, l’individu va pouvoir jouer son rôle et rentrer en relation avec autrui. Il construit cette apparence dès l’enfance en privilégiant les aspects de son caractère qui lui semblent nécessaires à son intégration dans l’organisation sociale.

Les aspects rejetés de la persona vont glisser dans l’inconscient personnel, où nous allons les retrouver comme éléments formateurs de l’ombre du Moi. Cette personnalité refoulée aura naturellement des tendances opposées à celles du conscient et sera à l’origine de phénomènes d’inadaptation ou de coexistence de personnalités absolument opposées.

La façade sociale représentée par la persona donne une illusion d’individualité et de liberté mais, dit Jung à la page 84 de Dialectique du Moi et de l’inconscient, la persona est seulement une apparence :

Si on va au fond des choses, la persona n’est rien de “réel” : elle ne jouit d’aucune réalité propre ; elle n’est qu’une formation de compromis entre l’individu et la société, en réponse à la question de savoir sous quel jour le premier doit apparaître au sein de la seconde”.

La persona est nécessaire mais peut devenir une prison

Cependant, la persona est une nécessité. C’est l’adaptation, par un difficile apprentissage, à la manière d’exister dans un environnement fait de parents, amis, institutions. C’est un compromis entre l’individu et la société où l’opinion des autres a souvent plus d’importance que celle de l’individu lui-même.

Le danger vient du fait que, en perpétuelle représentation sous le masque de la persona, l’individu risque d’étouffer complètement sa vraie nature et de devenir, de n’être plus, que le paraître du rôle qu’il incarne.

Heureusement, la persona représente seulement l’extérieur d’un Moi, lui-même centre d’une conscience qui n’est pas imperméable aux influences et échanges avec les représentants de la totalité de la psyché.

Aïon et la description du Moi

Dans Aïon, un livre dont les textes ont été écrits entre 1946 et 1950, Jung consacre un court chapitre, extrêmement important pour la compréhension de sa pensée, à la description du Moi.

“l’élément complexe auquel se rapportent tous les contenus conscients. Il forme en quelque sorte le centre du champ de conscience et, en tant que celui-ci embrasse la personnalité empirique, le Moi est le sujet de tous les actes conscients personnels. La relation d’un contenu psychique avec le Moi constitue le critère de la conscience, car un contenu ne peut être conscient s’il n’est pas représenté au sujet.” (p.18).

C’est à partir d’un ensemble d’éléments de représentations possédant un haut degré de continuité que se forme le sentiment d’identité. Je sais que je suis moi et pas un autre. Le Moi est donc :

autant qu’on puisse en juger, une unicité individuelle qui demeure identique à elle-même dans une mesure déterminée.” (p.18).

Cette unité demeure identique en tant que “conscience du Moi”, d’un moi qui est le noyau des fonctions et activités de la conscience. C’est un centre d’organisation et un lieu d’échanges, à la jonction entre l’univers intérieur et le monde extérieur. Il reçoit sans cesse des informations, subit des agressions déclenchant un flot ininterrompu de réflexions et de modifications. Il est :

En dépit du caractère relativement inconnu et inconscient de ses fondements, le moi est un facteur de conscience privilégié. Il est même, sur le plan empirique, une acquisition de l’existence individuelle. Il résulte, semble t-il, du choc du facteur somatique et de l’environnement et, une fois établi comme sujet, il se développe à partir d’autres chocs avec l’environnement aussi bien qu’avec le monde intérieur.” (p.17).

Les efforts d’organisation du moi

C’est à partir de cette relation du Moi entre les domaines de notre expérience, entre les mondes du dedans et du dehors, l’objectif et le subjectif, que Jung a établi ses types psychologiques, introverti et extraverti.

Il a aussi déterminé les quatre fonctions conscientes (pensée, intuition, sentiment, sensation) dont dispose le Moi pour s’orienter et s’adapter “dans le chaos des phénomènes”, tout en conservant son intégrité contre l’apport des éléments nouveaux.

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Ariane Callot est docteur en philosophie. Elle a soutenu en 2000 une thèse orientée sur Jung. Sous le pseudo d’Ariaga elle est l’auteur du blog Extraits du Laboratoire d’Ariaga.

Ariane Callot

Cheminant dans les pas de Jung, j’ai tenté de donner à penser que l’on peut, par l’intermédiaire des série de rêves, observer les re-présentations structurelles et symboliques d’un enseignement de l’inconscient …
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