À travers récits cliniques, figures symboliques et réflexions philosophiques, cette journée a exploré la rubedo comme une maturation intérieure où corps, âme et esprit s’unissent dans la vie symbolique.
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Numéro 8 – 15,5 cm x 22 cm x 0,8 cm – 122 pages
Lors de cette journée intitulée Couleurs alchimiques. La vie en rouge, Nathalie Dominguez a introduit l’exploration de la rubedo, phase ultime du processus alchimique, en soulignant combien ses manifestations ne se livrent que « par touches légères, successives et pointillistes » (p 6) dans l’expérience analytique.
« Au-delà du delà » Rubedo introuvable, rubedo en approche
Bertrand de la Vaissière s’est attaché à éclairer la phase de la rubedo, souvent réputée inatteignable, en soulignant qu’elle désigne « l’incarnation pleine et la réunion des trois : corps-âme-esprit » (p 11), tout en relevant qu’elle ne saurait être dissociée des étapes qui la précèdent.
Il en a proposé une approche clinique, ponctuée de récits de rêves, et a rappelé qu’au cœur de cette œuvre au rouge réside « la couleur de l’amour, du saisissement par l’esprit de vie et de l’engagement » (p 34).
Au Cœur du Rouge. Manifestation et Impact
Sophie Seale explore la rubedo à partir de l’Axiome de Maria la Prophétesse :
« Le Un devient le Deux, le Deux devient le Trois, et du Trois advient le Un en tant que Quatre » (p 43)
qu’elle considère comme une puissante synthèse du parcours alchimique et de sa portée psychologique.
À travers une légende amérindienne et son expérience clinique, elle illustre comment cette œuvre rouge, loin d’être abstraite, transforme en profondeur les schémas destructeurs :
« les tourments de la nuit psychique s’abandonnent à la tendresse de l’aurore » (p 46).
La naissance du Roi Rouge ou l’Art Alchimique de Mûrir
Marie-Laure Colonna explore l’ultime phase du Grand Œuvre alchimique, la Rubedo, comme métaphore d’un processus de transformation intérieure propre à la seconde moitié de la vie. Ce moment d’aboutissement est présenté non pas comme une fin, mais comme un éveil à la vie symbolique, une union incarnée entre le moi conscient, le Soi, la nature, et le monde extérieur.
À travers les figures de saint Thomas d’Aquin, de Jung, et du personnage fictif de Tessa, l’auteure illustre diverses formes de cette métamorphose : celle du théologien touché par une expérience mystique qui le conduit à abandonner son œuvre intellectuelle, celle de Jung vivant un mariage sacré lors d’une NDE, et celle de Tessa, femme contemporaine, qui transforme une passion projective pour des figures masculines idéalisées en une créativité autonome et incarnée.
La rubedo est décrite comme la venue à maturité d’un être qui a traversé les phases du noir (nigredo), du blanc (albedo) et du jaune (citrinitas). Elle permet l’union du masculin et du féminin intérieurs, dans une conscience non dualiste, ouverte à la vie symbolique. Ce n’est pas un état figé, mais une dynamique où les phases alchimiques peuvent se superposer, dans un perpétuel mouvement de création.
La rubedo s’est révélée au fil des interventions comme une transformation vivante, enracinée dans l’expérience et la maturité psychique. Ni aboutissement figé, ni idéal lointain, elle ouvre à une conscience unifiée, incarnée, traversée par l’amour et la vie symbolique.
Les publications de la SFPA
(Présentées sur le site EFJ)
Ouvrage
Actes des colloques
- 1 – Jung et l’alchimie du temps (16 novembre 2019)
- 2 – Dissidence en psychanalyse (3 octobre 2020)
- 3 – Technologies et inconscient (10 avril 2021)
- 4 – Couleurs alchimiques – La vie en jaune (9 octobre 2021)
- 5 – Jung et l’œuvre du féminin dans la psyché (19 novembre 2022)
- 6 – L’approche jungienne à la croisée de la psychiatrie et de la psychanalyse (9 avril 2022)
- 7 – Qu’est ce que l’on se raconte comme histoire ? (13 mai 2023)
- 8 – Couleurs alchimiques. La vie en rouge (2 décembre 2023)