Le numéro 10 des Publications de la SFPA rassemble les actes d’une journée d’étude consacrée à l’exploration d’Éros dans sa dimension la plus exigeante : celle qui engage le corps, la relation, l’ombre et le sacré.
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Numéro 10 – 15,5 cm x 22 cm – 138 pages
Vers une érotique de l’alchimie
Dans une intervention dense, Sophie Seale propose une lecture alchimique du désir et du plaisir, en dialogue avec Jung, Hillman, Kalshed, Schnarch et Bataille. Elle explore la manière dont l’énergie érotique peut se noircir au contact du trauma, se retourner contre la vie et produire des formes de sadomasochisme psychique ou relationnel.
Son propos engage une véritable érotique alchimique, où les différentes phases du Grand Œuvre deviennent des repères cliniques pour comprendre comment Éros peut être humanisé, purifié, puis réintégré comme force vivante au service du Soi.
Oh toi désir qui vas chanter
Bertrand de la Vaissière poursuit cette exploration en donnant voix au désir comme puissance poétique et symbolique. Il met en lumière la tension permanente entre élan vital et risque de fixation, entre appel de la vie et enfermement pulsionnel.
Son intervention rappelle que le désir n’est jamais un simple manque à combler, mais un mouvement intérieur qui, lorsqu’il est reconnu et contenu, peut devenir chant, orientation et création de sens. Bertrand de la Vaissière en parle alors avec des mots qui laissent percevoir le désir comme une expérience intérieure en devenir :
« Et puis le plaisir est un don, un goût, une gourmandise. Et de cela nous devons être infiniment reconnaissants. J’aurais tendance à dire que lorsqu’il survient, vraiment, c’est le signe indubitable que l’amour est là, fruit du hasard ou de la nécessité. Et qu’il doit être respecté autant que la personne avec laquelle on le partage. » (p. 55)
Amours et synchronicités, au temps de l’œuvre au rouge
Marie-Laure Colonna inscrit désir et plaisir dans la dynamique de la rubedo, cette phase ultime de l’alchimie où l’expérience humaine s’incarne pleinement. Elle montre comment les relations amoureuses, leurs épreuves et leurs rencontres parfois synchronistiques, participent à la maturation du lien entre le Moi et le Soi.
L’amour n’y est ni idéalisé ni disqualifié, mais compris comme un lieu de passage, où se révèlent à la fois la profondeur du lien et la vulnérabilité de l’âme. C’est à partir de cette compréhension de l’amour comme lieu de passage qu’elle formule cette image saisissante :
« Et lorsque les marées hautes et basses de la vie pourraient paraître monotones et désespérantes, on se souvient que ne pas s’identifier au plaisir ou au déplaisir dans la vie est capital pour pouvoir chevaucher son dragon et tenir fermement le gouvernail de sa barque. » (p. 106)
Ce numéro fait d’Éros une épreuve de vérité, où se révèlent à la fois la fragilité et la puissance du vivant.
Les publications de la SFPA
(Présentées sur le site EFJ)
Ouvrage
Actes des colloques
- 1 – Jung et l’alchimie du temps (16 novembre 2019)
- 2 – Dissidence en psychanalyse (3 octobre 2020)
- 3 – Technologies et inconscient (10 avril 2021)
- 4 – Couleurs alchimiques – La vie en jaune (9 octobre 2021)
- 5 – Jung et l’œuvre du féminin dans la psyché (19 novembre 2022)
- 6 – L’approche jungienne à la croisée de la psychiatrie et de la psychanalyse (9 avril 2022)
- 7 – Qu’est ce que l’on se raconte comme histoire ? (13 mai 2023)
- 8 – Couleurs alchimiques. La vie en rouge (2 décembre 2023)
- 9 – Le Yi Jing et l’individuation (14 décembre 2024)
- 10 – Désir et plaisir (24 mai 2025)

