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Traitement des pervers narcissiques

Les pervers narcissiques consultent peu, et s’ils le font, c’est la plupart du temps pour mieux manipuler l’autre. Il est néanmoins possible de leur venir en aide, pour cela un cadre strict doit être établi et un ensemble de points respectés.

La mise en place du cadre est essentielle

La mise en place du cadre est l’étape essentielle et la plus difficile. Un contrat thérapeutique clair définit les modalités du travail en cas de passage à l’acte, de désir de suicide ou d’agression de l’analyste.

La difficulté pour le pervers narcissique sera de faire confiance car la première relation, modèle de toutes les autres, a fonctionné pour lui comme un piège.

L’analyste laissera à d’autres la prescription de médicaments et les techniques de soins différentes.

Fortement souhaitable, le travail d’équipe tiendra compte des clivages induits qui provoquent des conflits entre les soignants, manipulés inconsciemment par le pervers.

Bien évaluer le gradient de perversité

La perversion narcissique proprement dite est une structure stable, mais elle a sans cesse besoin de l’autre pour se maintenir.

Il arrive que le pervers consulte mais dans l’intention de trouver une aide ou des moyens plus efficaces pour manipuler l’autre : « Il n’y a rien à gagner à la fréquentation des pervers narcissiques » écrit Racamier.

Contre cette opinion tranchée, d’autres voix avancent que ce type de patient pourrait être aidé. Pour ce faire, il paraît indispensable d’évaluer son gradient de perversité, son degré de tolérance à la frustration et sa capacité à affronter un certain degré de souffrance psychique.

L’analyse du pervers narcissique est malaisée

L’analyse du pervers est malaisée dans la mesure où l’analyste se voit installé à la place de Méduse dans le transfert, avec pour conséquence le bouillonnement des pulsions et le décervelage.

Le travail consiste à symboliser pour la première fois ce qui ne l’a jamais été en analysant l’identification projective.

Le psychanalyste doit être humble, simple et honnête. Si ses propres besoins narcissiques sont investis dans les thérapies, il risque d’entretenir une complicité inconsciente avec le pervers, d’où de graves conséquences pour l’entourage.

Celui-ci subit parfois – et c’est un comble – de la part du thérapeute séduit et abusé par le pervers, une forte pression visant à le soumettre aux exigences perverses non-repérées comme telles.

L’analyse avec le pervers

Dans le travail avec le pervers, le cadre est sans cesse attaqué. Le sujet s’attribue les mérites de l’analyste et se croit supérieur à lui. Dès lors, il manœuvre avec culot, déborde les limites avec un sans gène qui sidère les soignants, inverse les rôles et amène l’analyste à se justifier, voire à modifier les règles.

Nommer la violence et la perversion constitue parfois la première occasion pour le pervers d’en découvrir la notion. La rage transférentielle n’a d’égale que l’omnipotence prêtée à l’analyste. De plus, ce type de patient garde par devers lui des informations importantes afin de le contrôler et de le réduire à l’impuissance.

Le travail de transformation psychique repose sur quatre modèles de fonctionnement mental :

  • Le premier s’appuie sur la loi et veille au respect du cadre.
  • Le second définit les équivalents d’inceste qui sévissent dans les familles.
  • Le troisième s’appuie sur le jeu, comme le psychodrame familial.
  • Le quatrième enfin, l’analyse du transfert paradoxal qui mêle emprise et dévalorisation humiliante contribue à amener le patient à passer d’un agir à une élaboration fantasmatique.

Attaques sur la personne de l’analyste

Dans l’analyse des pervers, le thérapeute vit des sentiments d’impuissance, une incapacité de penser et beaucoup de confusion, le tout lié aux processus d’identification projective.

Chez l’analyste, en raison des attaques sur sa personne, s’y ajoutent de la surprise, de la fascination, voire du consentement masochique.

L’humiliation et de la rage s’emparent de lui car il se retrouve blessé dans son narcissisme et s’identifie très difficilement à ces patients.

L’analyse ne doit pas se faire aux dépens de l’analyste

L’interprétation et la description du vécu contre-transférentiel mènent le pervers à la jouissance triomphante aux dépens de l’analyste. Celui-ci doit dès lors user de prudence dans le dévoilement de son contre-transfert et ne pas prêter des affects au pervers.

Le constat de l’absence de symbolisation et de culpabilité permet, le cas échéant, de soupçonner la nature perverse du fantasme. Il importe par ailleurs de distinguer les provocations habituelles des adolescents des provocations perverses.

D’autre part, l’analyste risque de se trouver pris dans une ligature entre le souci de ne pas abandonner le patient à ses passages à l’acte dangereux pour sa vie et le fait de continuer à subir les agirs du patient.

Tout thérapeute court le risque d’un acharnement analytique entraînant un fantasme de toute puissance partagé entre analyste et analysant, instaurant une atmosphère magique entres les protagonistes.

Parfois, après l’avoir dévalorisé, c’est le patient qui lui indique implicitement comment il pourrait être considéré par lui comme bon !

La nécessité d’un diagnostic structural

Si un diagnostic structural n’a pas été posé, l’analyste risque de traiter le patient comme un névrosé et de passer à côté des troubles narcissiques.

Il en résulte une analyse interminable, car patient et analyste se retrouvent en collusion défensive vis-à-vis des blessures d’identité. En conséquence, l’usage des tests (Rorschach et Szondi) est recommandé.

Si un diagnostic structural n’a pas été posé, l’analyste risque de traiter le patient comme un névrosé et de passer à côté des troubles narcissiques.

Il en résulte une analyse interminable, car patient et analyste se retrouvent en collusion défensive vis-à-vis des blessures d’identité. En conséquence, l’usage des tests (Rorschach et Szondi) est recommandé.

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Michel Cautaerts

Médecin psychiatre et psychanalyste jungien, ancien président de la Société Belge de Psychologie Analytique, Michel Cautaerts est un chercheur, clinicien et conférencier. Sa riche expérience s’étend sur plus de 40 ans. Il est l’auteur de deux ouvrages :


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