Jung écrit, quelques lignes avant cette page :
« Condition lamentable du Dieu... il se rétracte dans un oeuf, effrayé... c'est la fin des dieux: l'homme les met dans sa poche... fin de l'histoire des dieux. Il n'est rien resté des dieux si ce n'est un oeuf. Vieux et trop épuisés, ils sont tombés et sont ensevelis dans l'œuf.
Au soir du troisième jour, je m'agenouille sur le tapis et j'ouvre délicatement l'œuf. Une fumée s'en échappe et s'élève, et soudain Izdubar (le Dieu ancien) est là face à moi, gigantesque, métamorphosé et parfait... C'est comme s'il sortait d'un profond sommeil. Il dit : "...J'étais soleil, entièrement soleil." Une indicible lumière sort de son corps, une lumière que mes yeux ne peuvent supporter. Je suis obligé de me voiler la face, que je cache contre terre... sur le tapis, il y a la coquille vide d'un oeuf... ll me restait les débris d'une coquille brisée, misérable enveloppe de son recommencement... »
Jung développe les thèmes mythologiques classiques de la naissance d'un Dieu solaire, couvé dans un oeuf, avec incubation, puis renaissance.
Au bas de l'image, une référence à un texte indien renvoie à un rite védique qui s'exécute au lever et au coucher du soleil, avec allumage d'un feu sacré.
Dans le mur vert de l'image, on distingue la barque solaire, la même que
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