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Expérience de Mort Imminente (E.M.I.)

Alexandra Arcé aborde le sujet de l’Expérience de Mort Imminente (E.M.I.) selon une approche jungienne. Elle prend également en compte d’autres courants de la psychologie.


Une approche jungienne de l’E.M.I.

Alexandra Arcé introduit le thème de son ouvrage : « L’Expérience de Mort Imminente fait partie de cette catégorie de vécu. Qu’est-ce qui lui confère cette valeur inestimable ? Nous parle-t-elle d’un au-delà, nous met-elle en présence de la divinité ou s’adresse-t-elle seulement à l’âme ? C’est cette dernière hypothèse que je souhaite explorer. » p 13

Elle précise : « Approcher l’E.M.I. par la voie de la psychanalyse jungienne paraît pertinent dans le sens où la dynamique des similitudes/divergences rejoint le modèle archétypal : certaines images ne peuvent naître au conscient qu’en s’inscrivant dans la forme d’un moule précis, ce qui n’empêche pas l’infinie variété des produits qui en sont issus.

Cette approche psychanalytique ne conduira pas à confirmer ou infirmer la réalité absolue de l’E.M.I. quant à l’éventualité d’une vie après la mort. Elle se contentera seulement de réfléchir au sens de l’expérience pour le sujet qui se trouve dans un état de conscience non-ordinaire, comme cela semble presque toujours en être le cas. » p 21

Sa rencontre avec les E.M.I.

Sa rencontre avec les E.M.I. remonte à son enfance : « En ce qui me concerne, j’ai découvert les E.M.I. pour la première fois alors que j’avais une douzaine d’années avec La vie après la vie de Moody. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais trouver dans ce livre mais la rencontre fut réussie : c’était le livre que j’attendais pour nourrir les questionnements qui m’occupaient alors sur la vie, la mort et le destin. J’espérais au fond de moi que la vie avait un sens et qu’elle ne se terminait pas abruptement.

Ce qui m’effrayait le plus, c’était l’absurdité. J’entrevoyais déjà ce qui menaçait l’apparence stable des existences que chacun se construisait de son côté. Les efforts qu’il fallait déployer, parfois jusqu’à l’usure, pour se construire une identité, pour mener une carrière, pour gagner sa vie, pour fonder une famille, pour développer une œuvre ou n’importe quoi d’autre, s’achevaient sur la mort. » p 22

Elle pose des limites : « J’essaie d’être prudente dans mon travail d’exploration pour ne pas commettre d’erreur catégorielle. Ainsi, à défaut de sonder les Cieux par le prisme des E.M.I. je sonderai l’âme puisque je postule que cette expérience se passe avant tout dans la psyché d’un individu. Un autre point de départ serait possible mais ce n’est pas le mien. C’est à partir de la psychanalyse que je veux réfléchir à la signification de l’E.M.I. et c’est ce que je déroulerai au fil de ces pages. » p 29/30

A l’écoute des formes archétypiques

L’auteur s’interroge : « pourquoi l’expérience qui émerge alors dans le conscient prend la forme qu’on lui connaît, … pourquoi elle se déroule de façon similaire chez des personnes différentes.

  • Quel est le sens des étapes qui jalonnent le parcours de l’E.M.I. ?
  • Que signifient la décorporation, la lumière, le sentiment d’amour et de connaissance qui emplissent le mourant ?
  • Pourquoi se confronte-t-il à la vision panoramique de son existence ?
  • Pourquoi l’interroge-t-on sur le sens de sa vie passée et sur le sens qu’il reconnaît désormais à l’existence ?
  • Que lui veulent ces entités qu’il rencontre au cours de son voyage ?

La psychanalyse archétypale jungienne fournit de nombreuses pistes pour réfléchir à ces étapes qui représentent autant d’épreuves soumises à la croissance psychique du sujet. En se mettant à l’écoute de ces formes archétypiques, elle nous suggère quel pourrait être leur rôle quant au devenir de la personnalité consciente dans la réorganisation de la psyché. » p 52

Les effets de l’E.M.I.

L’expérience d’une E.M.I. modifie durablement le comportement de celui qui l’a reçue : « Les effets de l’E.M.I. ne cessent pas avec la fin de l’expérience. Même lorsque le sujet revient à son niveau de conscience habituel, elle laisse une empreinte qui peut modifier durablement son rapport au monde et à soi. La plupart des expérienceurs semblent ainsi développer une certaine forme de reconnaissance à l’égard de la vie qu’ils ont retrouvée. […]

D’une manière générale, après avoir vécu une E.M.I., les expérienceurs témoignent d’une vision du monde apaisée, d’un détachement des valeurs matérialistes et des objectifs de réussite sociale, d’une indépendance à l’égard des dogmes. Ils se sentent dotés d’une mission à accomplir, ils nourrissent un intérêt accru pour le monde, pour autrui et pour les choses simples de la vie. Parfois, une spiritualité très personnelle se développe. Toutes ces qualités de la nouvelle personnalité peuvent être très éloignées des anciennes. » p81/82

L’E.M.I. est marquée par le signe du secret

Le caractère numineux de cet type d’expérience est souligné : « Les expérienceurs déclarent souvent ne pas arriver à transmettre ce vécu numineux d’une manière satisfaisante, les mots ne leur permettant pas d’en rendre la force.

Un autre écueil au partage de cette expérience, c’est le manque éventuel de réceptivité de l’interlocuteur : « ceux qui l’écoutent ne le prennent pas au sérieux, si bien qu’il renonce à se confier à d’autres » [Moody R. La Vie après la vie p 37).

Jung, qui a toujours eu le sentiment d’être lancé sur la voie d’un destin incommunicable et qui a vécu des expériences intérieures intenses dès son plus jeune âge, connaît bien ce délaissement volontaire de la communication pour tout ce qui concerne les expériences marquantes de son âme.

« Toute ma jeunesse peut être envisagée sous le signe du secret. Cela me plongeait dans une solitude presque insupportable » [Jung, Ma vie p 88].

Avec le recul, il observe que cette solitude était nécessaire et que le signe du secret ne s’exerçait aussi puissamment en lui que parce que «  les autres ne savent pas, et le plus souvent ne veulent pas savoir » [Jung, Ma vie p 88].

Cette solitude témoigne de l’altérité essentielle. Elle ne pourra jamais être comblée. L’image de la vérité pour l’un ne pourra jamais être l’image de la vérité pour l’autre.

« Est naïf celui qui ne comprend pas quelle in jure il inflige à ses semblables en leur parlant de ce qu’ils ignorent » [Jung, Ma vie p 178] ». p86

L’E.M.I. un outil d’excellence

Alexandra Arcé aborde l’intentionnalité de l’E.M.I : « [Elle] peut entraîner une aperception de la réalité mais elle peut aussi devenir un outil d’excellence dans le renforcement de l’espace transitionnel entre le conscient et l’inconscient.

L’E.M.I. résulte-t-elle alors d’une intentionnalité supérieure qui utilise les images qu’on lui connaît pour impressionner le conscient et initier en lui le besoin de découvrir ce qui le constitue, au-delà et en deçà de lui-même ?

Jung nous prévient : tout phénomène mystérieux qui se déroule dans l’âme doit être approché avec délicatesse. Les mythes, comme les êtres vivants, apparaissent puis disparaissent. Ils constituent la force vive d’une époque puis ils meurent car ils ne parlent plus le langage des générations suivantes. » p 123

Editions Le Temps Présent – 15,6 x 22 x 1 cm – 134 pages.

Alexandra Arcé

Titulaire d’un master de psychanalyse dispensé par l’université Paul Valéry de Montpellier, elle a été amenée à s’intéresser aux Expériences de Mort Imminente par le vécu d’une expérience personnelle transformatrice qui l’a conduite à s’interroger sur la nature psychique du phénomène.


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