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Achat du livre Réalité du monde intérieur (Barbara Hannah)Réalité du monde intérieur

Réalité du monde intérieur (Barbara Hannah)Cet ouvrage de Barbara Hannah, l'une des plus proches collaboratrices de Jung, est basé sur des cours et des conférences qu'elle a donnés et qui traitent de la réalité du monde intérieur.

Les extraits ci-dessous donnent le ton de ce livre, où figurent en particulier de longs développements concernant l'animus chez la femme. 

L'ombre

Dans la découverte de l'ombre, la grande difficulté est de trouver - ou peut-être encore plus d'admettre - les composants précis qui la constituent. Il est naturellement plus agréable de trouver de l'or qu'un corps en décomposition, et préférable de s'apercevoir que nous sommes plus convenables que nous ne le pensions, plutôt que le contraire.

Curieusement pourtant, les gens qui possèdent de l'or pur dans leur ombre sont souvent les plus réticents à l'idée d'aller l'extraire. C'est en général parce qu'un but secret, peut-être même inconnu d'eux-mêmes, les a incités à enterrer leur or ou à refouler leurs caractéristiques positives.

Les bonnes qualités portent en elles une obligation, et ces gens ne voulaient peut-être pas prendre la responsabilité qui est toujours exigée quand nous vivons quelque chose de positif. De telles personnes sont comme l'homme de la parabole du Christ qui préférait enterrer son talent: en d'autres termes, elles vivent en dessous de leur niveau réel afin de se dérober à la responsabilité de ce qu'elles pourraient être. (Page 60)

La projection

Il est très difficile de dissocier un facteur projeté de la personne sur laquelle s'est greffée la projection. La présence d'émotion est peut-être l'un des indicateurs les plus sûrs de l'existence d'une projection.

Si les faiblesses ou les défauts des autres nous mettent anormalement en colère, nous pouvons être presque certains qu'une projection est à l'œuvre, parce que, dans le fond, les faiblesses des autres ne nous dérangent pas - elles peuvent même nous procurer un sentiment plaisant de supériorité. Les faiblesses ou les défauts que nous n'acceptons pas sont toujours les nôtres.

Bien sûr, il existe toujours le danger d'introjecter de telles caractéristiques si ce point de vue est exagéré, c'est-à-dire de prendre sur nous des traits qui ne nous appartiennent pas. Mais un certain instinct nous fait reconnaître ce qui, oui ou non, nous appartient, un instinct qui nous fait défaut uniquement si nous refusons de nous voir tels que nous sommes véritablement. Cet instinct dit "ça fait tilt" quand ce qui nous est renvoyé est vraiment nous-mêmes, et dit "non" quand nous tentons d'introjecter. Que cela "fasse tilt" ou non est en fait notre critère définitif. (Page 58)

Anima et animus

En latin, le mot animus signifie l'intellect, la mémoire, la conscience, la personnalité et l'esprit ; il est souvent équivalent à "tournure d'esprit", et il est aussi utilisé pour signifier le courage, la vivacité, la bravoure et la volonté. 

En psychologie junguienne, il est avant tout utilisé pour qualifier le phénomène de "l'esprit" chez la femme. Le contraste entre l'âme féminine (anima) et l'esprit masculin (animus) nous donne un bon indice de la différence qui existe entre ces deux figures. (Page 195)

Apprendre à connaître l'animus

Une des techniques que Jung recommande pour apprendre à connaître notre animus est d'être très attentive à notre façon de parler et de remettre constamment en question les pensées qui nous passent par la tête : Est-ce que j'ai vraiment pensé cela ? D'où cela vient-il ? Qui a pensé cela ? C'est une technique très désagréable et nous trouvons toujours de bonnes excuses pour l'éviter, comme par exemple le manque de temps, etc. Si toutefois nous pouvons nous forcer à l'utiliser et à écrire ce qui en découle - car nous oublions de telles pensées quasiment avant de les avoir formulées -, les résultats sont excessivement instructifs.

C'est lorsqu'il interfère avec nos relations personnelles que l'animus peut nous rendre les plus malheureuses. (Page 87)

L'animus interfère dans la vie quotidienne

Peut-être pouvons-nous mieux comprendre l'animus si nous nous souvenons qu'il est l'esprit inconscient de la femme et qu'il se manifeste sous la forme de pensées ou d'opinions. Les pensées de vengeance, le sentiment d'être mal comprise ou peu appréciée, des pensées de jalousie, une attitude qui déclare : « attendez que j'en aie l'occasion et je vais vous montrer», forment un ensemble de manifestations symptomatiques de l'aspect négatif de notre inconscient, qui est latent aujourd'hui [...] (Page 106)

Selon Jung, lorsque l'animus interfère avec notre vie quotidienne, c'est en général au sujet d'une chose que nous n'avons pas suffisamment prise en considération, au niveau conscient, notamment un échec dans le domaine affectif. Il me semble toutefois que la remarque à propos des deux réalités est particulièrement enrichissante. Elle nous montre que l'animus a par exemple autant besoin d'informations sur notre réalité que nous sur la sienne. De plus, de la même manière qu'il peut nous aider dans le monde invisible de l'inconscient collectif, nous pouvons à l'évidence l'aider dans notre réalité. Nous voyons donc aussi pourquoi il était particulièrement dangereux, pour la femme qui avait nommé son animus Archibald, de le consulter à propos de tous les détails de sa vie quotidienne. (Page 93)

La nature de l'animus est double

Il est vrai que nous parlons beaucoup d'amour de la liberté, mais cet amour a tendance à être plutôt superficiel et tiède. Nous adorons aussi éviter les responsabilités, et en particulier la responsabilité intérieure. Il est très agréable d'être convaincues que nous savons ce que nous faisons, et personne ne nous en convainc mieux que l'animus ; mais si, pour une fois, nous arrêtons d'accepter ses conseils sans nous poser de questions, nous nous retrouvons dans un doute permanent. 

Le doute est très handicapant pour les jeunes, mais c'est le commencement de la sagesse quand on atteint un âge plus avancé, comme Jung l'a souvent fait remarquer. En effet, quand l'animus est trop sûr de lui, c'est toujours le signe qu'un seul de ses aspects est constellé. Sa nature véritable est double et constitue un paradoxe extrêmement douloureux. Supporter ce paradoxe est l'une des principales manières de donner le «sang» qui peut transformer l'animus. (Page 96)

Fonction religieuse de l'animus

[A propos de la fonction religieuse de l'animus] Je l'utilise, en fait, pour l'opposer au vieil animus têtu, qui est la condition initiale de pratiquement toutes les femmes. Comme vous le savez, les hommes souffrent des humeurs de l'anima, et les femmes, de manière similaire, souffrent de toute une série d'opinions de l'animus qui proviennent principalement des enseignements de leur père ou d'autres autorités masculines de leur jeunesse, ou d'éléments de leur Weltanschauung [vision du monde] qu'elles ont assimilés inconsciemment. De telles opinions ont un caractère absolu et extrêmement émotionnel. Elles ne sont pas remises en question car elles sont trop enracinées. La femme les croit tout simplement et les affirme comme des faits indiscutables.

La fonction religieuse de l'animus commence vraiment quand une femme a le courage de douter de la vérité absolue de ses opinions. C'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît car la certitude de l'animus représente une aide extraordinaire sur laquelle de nombreuses femmes s'appuient inconsciemment, exactement comme l'épouse traditionnelle pouvait s'appuyer sur son mari. De plus, l'animus peut donner le sentiment très séduisant mais trompeur d'avoir toujours raison. La certitude est toujours unilatérale et, dès que nous permettons à son contraire de vivre, nous sommes en proie au doute. Mais, en même temps, à la place de la certitude que l'animus nous fournissait auparavant, nous avons le sentiment diffus qu'au milieu de tous ces doutes, ces souffrances et ces incertitudes, il existe quelque part un projet, peut-être même un projet divin, et que tout n'est pas vain. (Page 143)

Garder en permanence notre esprit tourné vers l'infini, le Soi

C'est seulement quand règne l'éros (avec l'aide du Soi) que la femme a quelque chance que ce soit de pouvoir s'occuper de son animus. Le moi est impuissant face à cette tâche, et quand nous essayons de la lui confier, l'animus positif recule en secret et s'enfuit, non seulement loin de son frère négatif et sombre, mais aussi loin de nous-mêmes. J'ai moi-même gaspillé de nombreuses années avant que l'expérience me fasse découvrir cela.

Le moi est en permanence optimiste et pense avoir vaincu l'animus : c'est le signal pour que le larron se faufile de nouveau à l'intérieur de nous et reprenne son travail malfaisant. Nous ne devons jamais être certaines de l'avoir vaincu, nous pouvons seulement garder en permanence notre esprit tourné vers l'infini, le Soi, et espérer et prier que le Soi maintienne continuellement les deux approches à leur vraie place dans notre animus, les unisse et les empêche de se battre ou de s'éviter l'une l'autre. Cela suppose de travailler sur le hierosgamos (ou «mariage sacré»), la seule alternative possible à la guerre des contraires. (Page 106)


Présentation par l'éditeur

Les images ou impressions fortes qui émergent de l’inconscient, les paysages, personnages, ou actions qui se déroulent dans notre monde intérieur ont une réalité aussi importante que celle du monde extérieur. C.G. Jung parle à ce propos de la réalité de l’âme ou de la psyché.

Barbara Hannah évoque puissamment cette réalité en analysant des rêves ou des imaginations actives, en se référant à des contes et à des mythes, à des romans aussi. Et elle n’oublie jamais d’établir une correspondance entre les images qui montent de l’inconscient et la vie diurne, consciente, comme s’il était essentiel, sur le chemin menant à la réalisation de soi, de faire coïncider les mondes intérieur et extérieur.

Cet ouvrage a été composé à partir de cours et de conférences rassemblés en langue anglaise dans deux livres, The Inner Journey (le voyage intérieur) et Animus. Parmi les grands thèmes abordés, on peut citer le milieu de la vie, l’élargissement d’une conscience confrontée à l’immensité de l’inconscient, le lien subtil qui se crée avec l’homme intérieur ou la femme intérieure, la perception du divin au cœur même de l’humaine condition. 

Cette méthode rend l'individu indépendant de toute aide extérieure, elle permet une confrontation directe avec les matériaux de notre inconscient.

Éditions La Fontaine de Pierre - Traduction Paul Badeau
avec la participation de Michel Bacchetta - 15 cm x 22 xm - 240 pages

 

Barbara Hannah Barbara Hannah (1891-1986) a été une proche collaboratrice de C.G. Jung ainsi qu'une amie de sa famille. Analyste, chargée de cours à l'Institut C.G. Jung de Zurich, conférencière, elle a explicité certains aspects de la psychologie des profondeurs comme l'imagination active, ou l'animus et l'anima.

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